Aller au contenu principal
info@equipeautonomiste.ca 
Plus à droite mais pas dans le champ !

image Équipe Autonomiste entend par transphobie le fait d’être intimidé, menacé, humilié ou discriminé sur la base du choix de changer de sexe en tant qu'adulte. Équipe Autonomiste pense que la transphobie atteint l’autonomie de la personne et sa capacité à prendre les meilleures décisions pour elle-même.

Cependant, la question du changement de sexe provoque des inquiétudes majeures quand elle touche le changement de sexe chez les enfants. Équipe Autonomiste croit fondamental de protéger les enfants tout en respectant les personnes transsexuelles. Dans cet optique, Équipe Autonomiste s'opposera au changement de sexe chez les mineurs.

LUTTER CONTRE LA TRANSPHOBIE TOUT EN PROTÉGEANT LES ENFANTS

Équipe autonomiste tient à remercier Avril Spartan, transsexuelle, que nous avons consultée pour l’écriture de cette capsule.

La question du transsexualisme et de sa place dans la société déchaîne les passions et affecte certaines personnes jusqu’au cœur de leur identité : autant pour les personnes trans que pour les personnes dites « cissexuelle » (i.e. ceux dont le sexe correspond à celui de la naissance). On entendra par transsexuel uniquement les personnes ayant subies des opérations médicales pour transformer leur corps pour prendre l’apparence du sexe opposé. Et par transphobie, nous entendrons le fait d’être intimidé, menacé, humilié ou discriminé sur la base de ce choix.

Le changement de sexe est un choix capital pour certaines personnes souffrant d’une dysphorie du genre. (1) Cette transformation peut être requise pour éviter qu’une personne se sentant prisonnière d’une peau qui lui semble étrangère ne vive en dépression et afin qu’elle s’épanouisse en faisant une sorte de « peau neuve ». Psychologiquement, si un adulte, doué de toutes ses capacités, prend la décision pour elle-même de se sentir mieux et de s’épanouir davantage, il faut demander aux détracteurs de ces choix personnels : où est le mal? Équipe Autonomiste pense qu’il faut respecter l’autonomie de la personne et sa capacité à prendre les meilleurs décisions pour elle-même.

L’autonomie étant la liberté responsable, il est fondamental de respecter cette autonomie chez les adultes qui font le choix de transiter. Ce respect implique qu’ils cessent d’être intimidés ou menacés, qu’ils puissent être fiers de leur identité et qu’ils cessent d’avoir peur d’être jugés. Ces personnes peuvent et doivent contribuer à la société par leur compétence autant que les autres. Nous entendrons par transphobie le fait d’être intimidé, menacé, humilié ou discriminé sur la base de ce choix. Et nous lutterons, comme nous luttons pour les personnes cissexuelles, contre ce phénomène contraire à l’autonomie de la personne.

Cependant, la question du changement de sexe provoque des inquiétudes majeures. Notamment, quand elle touche le changement de sexe chez les enfants. La question soulève les passions et les sensibilités, mais il faut admettre que la question est distincte quand il s’agit de la transition d’enfants versus celles d’adultes. Radio-Canada rapportait le cas d’une transition commencé aussitôt qu’à 7 ans. Ce qui est nettement excessif. (2)

Équipe Autonomiste croit qu’il est temps qu’un parti politique intelligent et nuancé prenne une position sur la question.

Pour résumer,

Position #1 - Équipe Autonomiste luttera contre la transphobie par l’éducation et militera en faveur d'une loi en accordant des circonstances aggravantes aux violences faites selon le motif de l’identité la personne.

Position #2 - Équipe Autonomiste s’opposera cependant aux changements de sexe chez les mineurs, c’est-à-dire que nous nous opposons au changement de sexe catégoriquement avant l’âge d’émancipation (des changements de sexe à 7 ans représente pour Équipe Autonomiste de l’abus d’enfants). (2)

Position #3 - Équipe Autonomiste, en contrepartie, considère important d’informer avant l’adolescence de la possibilité de ces changements et de l’impact important qu’ils peuvent avoir, notamment des conséquences graves de la détransition.

Position #4 - Équipe Autonomiste offrirait un support psychologique aux mineurs se posant des questions pour distinguer le questionnement normal reliés à l’adolescence des troubles psychologiques liés à une dysphorie du genre trop importante.

Position#5 - Mais Équipe Autonomiste refuse la propagande des changements de sexe chez des mineurs tel que poussé par certains idéologues.

Position #6 - Équipe Autonomiste est d’accord que les conseillers scolaires, les infirmières et les autres personnels éducatifs seraient également tenus d’informer les parents d’un enfant déclarant penser être transgenre.

Position #7 - Équipe Autonomiste considère que pour les vestiaires, le choix légal devrait être celui correspondant à une transition complète.

Position #8 - Équipe Autonomiste s’oppose aux toilettes identifiées « troisième genre », ainsi qu’aux toilettes identifiées « non genrées ».

Position #9 - Équipe Autonomiste considère que les athlètes qui ont fait leur transition après leur puberté soient considérés comme une catégorie distincte et à part entière.

Notre réflexion complète est la suivante :

Une prise de position était nécessaire, quand on pense au projet de loi ayant été votée en Alabama en avril 2022 pour criminaliser le changement de sexe chez les mineurs :

      « Le texte considère comme « un crime », passible de 10 ans de prison, le fait pour un médecin de prescrire des bloqueurs de puberté ou des hormones à des jeunes âgés de moins de 19 ans, ou encore de pratiquer sur eux une intervention chirurgicale […] (3) Le texte prévoit aussi l’interdiction des enseignements sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle à l’école [1]. Les conseillers scolaires, les infirmières et les autres personnels éducatifs seraient également tenus d’informer les parents d’un enfant déclarant penser être transgenre.» (3) 

Afin de justifier ce projet de loi, le représentant républicain Wes Allen de Troy,

      « qui a parrainé le projet de loi, a fait valoir au cours du débat jeudi matin que « les jeunes transgenres ne sont pas assez âgés pour prendre des décisions » concernant ce type de traitement. « Leur cerveau n’est pas développé de manière à pouvoir prendre des décisions à long terme sur ce que ces médicaments et ces chirurgies font à leur corps », a-t-il rappelé. » (3)

D’ailleurs, un autre texte de loi a également été voté (par le Sénat de l’Alabama cette fois). Cette loi impose, jusqu’à la 12e année, de n’utiliser que les toilettes et vestiaires qui correspondent au sexe biologique tel qu’inscrit au certificat de naissance. (4)

Mentionnons aussi un problème soulevée avec la transition, à quelle catégorie les transexuels appartiennent dans le sport. Soulignons, à titre d’exemple, une controverse faisant rage pour l’inclusion ou l’exclusion des transsexuels dans le sport féminin. Notamment, en 2019, une pugiliste transsexuelle de MMA (Mixed Martial Art), Fallon Fox, est devenue le sujet d’une controverse sur la place des transsexuels dans le sport après avoir fracassé le crâne de son adversaire pendant un combat. Pourtant, elle avait reçu l’autorisation de la commission athlétique de la Floride (5) pour participer à la compétition.

Cependant, Équipe Autonomiste croit que l’Alabama va trop loin et ne souhaite pas une telle dérive, c’est-à-dire, que des médecins soient passibles d’une telle condamnation. Équipe Autonomiste croit fondamental de protéger les enfants tout en respectant les personnes transsexuelles. Mais comment faire ?

      « Les jeunes transgenres sont-ils assez âgés pour prendre des décisions à aussi long terme avec un impact sur ce que ces médicaments et ces chirurgies font à leur corps et à leur esprit, alors même qu’ils sont à l’âge de la formation de leur identité sexuelle, de la découverte de leur vie en tant qu’homme et femme et alors même que les hormones s’installent n’ont jamais vécu ni en homme ni en femme ? Comment diable peuvent-ils prendre une décision saine et réfléchie ?» (3)

Il est typique de l’adolescence à la fois de se poser des questions quant à son orientation et son identité, à la fois d’être influencé d’une part et d’autre part de se rebuter contre toute forme d’autorité, notamment celle parentale.

Le cœur du problème est que biologiquement, un être humain arrive à sa puberté entre l’âge de 8 à 12 ans et à partir de ce point des changements irréversibles dans le corps se produisent. (1) À partir de ce moment, les os se densifient, la voix change, et les transformations ultérieures finissent par devenir plus difficiles et coûteuses. Avril Spartan, une transsexuelle que nous avons interrogée pour l’écriture de cette capsule mentionnait notamment : « ma voix est marquante et me déplaît. Je dois m’épiler fréquemment. Mon ossature reste partiellement celle d’un homme, alors que si j’avais pu commencer ma transformation plus tôt, je n’aurais pas ces problèmes et je n’aurais pas investi au-delà de 100 000 $ pour ma transformation ». Bref, l’apparence est grandement affectée. Le nœud de la question, et elle est au cœur de deux identités (celle du transsexuel et celle du « cis-sexuel » sont que d’un point de vue médical le plus tôt est le mieux du point de vue de la transformation, alors que l’âge adulte est préférable au point de vue de l’autonomie décisionnelle. Équipe Autonomiste comprend cette réalité, mais il demeure nécessaire de faire le choix de privilégier la bienveillance et la protection des enfants.

Équipe Autonomiste souhaite promouvoir le respect et la tolérance envers les personnes transsexuelles, veiller à les protéger et les défendre contre toute discrimination ou violence possible. Il s’agit de leur autonomie et d’une décision personnelle qui ne doit concerner et n’engager qu’eux-mêmes.

Équipe Autonomiste juge cependant que des lois comme celle de l’Alabama vont trop loin. Néanmoins, il faut de prime abord admettre que le changement de sexe implique beaucoup trop pour qu’un enfant soit en mesure de consentir ou de vouloir par lui-même ce genre d’opérations. Les enfants ne sont pas encore des êtres raisonnables, libres, que ces changements provoquent des séquelles, qu’il est impossible à l’enfant d’avoir souffrir d’être un homme ou une femme avant qu’il ait des hormones et expérimenter la sexualité (par connaissance de cause). On peut cependant commencer à le supporter. La facilité et l’encouragement trop prompt à consentir au changement de sexe chez les enfants ne sont pas bienveillants envers les enfants. Or, au Canada, on ne cherche même pas à les guérir, mais à les accompagner d’emblée dans leur transition. (2) Les bloqueurs d’hormones chez des enfants devraient être interdits, puisqu’il s’agit d’abord de vivre en homme et en femme pour pouvoir prendre une décision libre et éclairée. En ce sens, le changement de sexe précoce représente pour Équipe Autonomiste une forme d’abus.

Il y a un risque tout aussi grave que celui de ne pas prendre la transformation trop tôt, celle d’amorcer une démarche qui sera regretté et qui dans les cas les plus malheureux impliquera la détransition dont les conséquences sont tout aussi importantes. A priori, l’âge minimal pour demander un changement de sexe devrait être après la puberté, après l’âge de l’émancipation et en tant qu’adulte.

Équipe Autonomiste croit que l’accent du programme d’éducation sexuelle doit être mis sur la biologie et la science pour préparer les futurs adolescents au moment du choix de sexe pour ceux qui en ressentent le besoin. Cette solution est celle préconisée par la personne transsexuelle interrogée, puisque si elle avait su plus tôt l’existence de telles opérations, sa démarche aurait été prise en compte beaucoup plus tôt. Il est important de bien comprendre les enjeux avant d’entamer de telles démarches pour ne pas avoir à revenir en arrière, il faut donc comprendre les conséquences d’un corps « mutilées ». (6) Il faut aussi sensibiliser au respect de la personne. Il est nécessaire qu’il y ait de la sensibilisation et de l’information sans tomber dans la promotion et la banalisation de cette transformation.

Équipe Autonomiste reconnaît néanmoins qu'il peut y avoir des exceptions et que les cas de dysphorie de genre, et non de confusion du genre, sont en réalité rares. Il faut que ces rares cas soient suivis et vus par un psychologue, qui ne soit pas un idéologue « queer/non hétéronormatif », qu’il fasse la distinction s’il n’y a pas de confusion au niveau de l’orientation, du genre ou si véritablement, la souffrance soit telle qu’il faille aller, en dernier recours, à cette procédure pouvant compromettre l’avenir raisonné de l’enfant. En l’occurrence, puisque les enfants ne sont pas en mesure de faire de tels choix, ce sont aux adultes d’être bienveillants. Les exceptions devraient être rares et devraient être considérées au cas par cas, plutôt que d’en faire la règle.

Équipe Autonomiste est d’accord que les conseillers scolaires, les infirmières et les autres membres du personnel éducatif seraient également tenus d’informer les parents d’un enfant déclarant penser être transgenre. Tout d’abord, le parent demeure le responsable naturel de l’enfant. Ensuite, l’appui des parents est absolument nécessaire pour qu’une transformation se fasse de manière saine au sein de sa famille.

En ce qui concerne l’identification à l’état civil et aux toilettes, Équipe autonomiste comprend le sentiment d’insécurité que peut vivre une personne transsexuelle risquant des comportements d’intolérance et de transphobie. D’où l’idée d’abord de combattre les comportements violents par l’éducation et en considérant comme circonstance aggravante des comportements violents ayant comme motif l’identité volontaire de la personne.

D’autre part, il faut maintenir la législation sur l’identité. Avril nous a partagé ceci : « c’est une question de sécurité. Je connais une fille (trans), avec qui je discutais régulièrement, Tracy qu’elle s’appelait, qui s’est fait reconnaître comme trans. Elle s’est fait tuer parce que ça a activé le « gay panick » d’un gars qui ne l’a pas pris ». L’identité civile des personnes trans qui ont fait leur transition complète doit donc continuer d’être reconnue pour cette raison. Notamment, pour les vestiaires, il s’agit de prime abord d’aller dans le vestiaire correspondant aux organes génitaux.

Pour le choix des salles de bain, qui est une question davantage symbolique, Avril nous partageait que « il y a des prédateurs qui prennent le minimum d’hormones pour se faire passer pour trans, ce sont ces exceptions qu’il faut considérer au cas par cas ». Il semble y avoir 4 alternatives :

    1) la personne trans choisit la toilette correspondant à son sexe de naissance ;
    2) la personne trans choisit la toilette correspondant à son sexe de transition ;
    3) on élimine la distinction entre toilettes (toilettes non genrées) ;
    4) une troisième toilette pour les trans.

Au point de vue politique, nous nous opposons à la solution d’une troisième toilette, comme certains le demandent.

Avril nous dit : « moi je n’irais pas, parce que je me ferais aussitôt identifier comme trans. Même question de sécurité ». De plus, la solution de la troisième toilette est coûteuse et peu logique notamment en région où les toilettes ne sont pas publiques, mais souvent pour une seule personne. Nous nous opposons aussi à l’élimination de la distinction des toilettes par sexe, pour des questions d’aisance et de propreté. Ces deux options sont les options politiques. Les deux autres options correspondent à des questions de mœurs, mais nous conseillons de choisir celle qui correspond à une transition complète.

Enfin, Équipe Autonomiste considère la solution proposée par Avril sur la question du sport. Si la transformation a été faite avant la puberté, les os se sont formés comme celles d’une femme, il n’y a pas eu de transformations dues à la testostérone. Mais si, la transformation est post-pubère, ou ce que l’on appelle des « late transitionner /transformation sur le tard », puisqu’il y a eu présence de testostérone, c’est comme si l’athlète était dopé, puisque celui-ci possède objectivement un avantage évalué entre 8 % et 50 % ce qui n’est pas juste pour les athlètes féminines.

Durant la puberté, les garçons développent des os plus denses et plus longs, davantage de tissus musculaires, plus de force, sont généralement plus grands, ont même une meilleure capacité pulmonaire. C’est en raison de ces différences entre les hommes et les femmes qu’il y a des catégories dans les sports. Dans lequel cas, une catégorie pour les personnes trans est une solution envisageable, surtout dans des sports, comme la boxe, où il peut y avoir des impacts graves. (7) Or, ces avantages persistent en partie lorsqu’une femme transgenre supprime post-puberté ses niveaux de testostérone. La transactiviste, Caitlin Jenner, appuie d’ailleurs cette distinction : « “What’s fair is fair! If you go through male puberty you should not be able to take medals away from females.» (8)

 

Références :

  1. Dysphorie de genre (définition Wikipédia)
  2. Vouloir changer de sexe lorsqu’on est enfant (RADIO-CANADA - ICI Colombie-Britannique - 3 décembre 2013, par Florence Reinson)
  3. Alabama — Interdiction des traitements pour les mineurs qui se disent « trans » (Pour une école libre au Québec, publié le 8 avril 2022)
  4. Puberté (définition Wikipédia)
  5. When transgender fighter Fallon Fox broke her opponent's skull in MMA fight (SportsKeeda - 30 septembre 2021, par Bhavesh Purohit)
  6. Je pensais que j'étais transgenre (ICI- Radio-Canada - 13 mai 2019, par Émilie Dubreuil )
  7. Boxing plans to form a category solely for TRANSGENDER athletes in 2023 with the WBC looking to move forward for 'safety and inclusion' reasons... as the sport prepares to instigate a 'global call' for trans athletes (MailOnline - Sports - 29 décembre 2022, par Ben Willcocks)
  8. A Fair And Inclusive Solution For Transgender Women In Sports (Forbes - 4 août 2022, par Donna Lopiano) (2021)
jeu 23/03/2023 - 12:30