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image Est-ce que 53% d'élèves sont réellement en « difficultés » ou est-ce le système scolaire qui est relativement inapte à remplir sa fonction d’enseignement ? Face à un tel nombre, il faut s'en prendre d'abord à l’incompétence ou l’impotence du système d’enseignement. D'ailleurs, plusieurs enseignants ont accusé la réforme de 2000. Peu de gens blâment le manque de ressource, mais plusieurs blâment la "nouvelle" philosophie et l’organisation de la mission éducative.

Le constat est là. Il y a une catastrophe dans le modèle d’instruction au Québec. Le nœud du problème, c’est l’échec de la réforme.

En conséquence, Équipe autonomiste croit qu’il sera nécessaire de revoir la réforme de 2000 en collaboration avec les professeurs et les parents.

TOUT UN SYSTÈME SCOLAIRE À REDÉFINIR

Au Québec, la formation académique des élèves serait en déclin (1, 2) ou du moins en mauvais état. Un article du Journal de Montréal paru en 2023 rappelait qu’en 2016, il y avait plus de 27% d’analphabètes fonctionnels parmi les diplômés universitaires : « Un analphabète fonctionnel, c’est quelqu’un qui peine à lire un texte plus compliqué qu’une recette de cuisine ou la posologie d’un médicament. » (3). Parmi la population générale, ce chiffre s’élève à 53%. On entend par analphabète fonctionnel, les répondants de l’OCDE dont la compétence fut jugée faible ou insuffisante, c’est-à-dire de niveau 0,1 ou 2. (4)

L’ampleur du problème est d’ailleurs décrite dans un autre article de 2023 où l’on rapportait que dans plus de 200 classes régulières, c’est un élève sur deux qui était en difficulté et qui nécessite des mesures spécifiques pour réussir. Dans l’ensemble du réseau, c’est 21% au primaire et 32% au secondaire. (5)

Il faut dire « serait en déclin », car d’autres sons de cloches se font entendre. Il faudrait donc nuancer ce portrait lamentable selon certains. En effet, tout d’abord, on a considéré que le taux de scolarisation est meilleur aujourd’hui qu’il y a 20 ans, mais l’argument est trompeur, car il suppose que le taux de scolarisation est une garantie de la compétence, alors que l’on doit juger précisément de la scolarisation par une évaluation objective des compétences. (4) Un autre argument veut que le Québec se situe dans la moyenne de la classification de l’OCDE parmi les autres pays; qu’en conséquence, il n’est pas « si mal » en comparaison des autres, mais il faut viser à émuler les meilleurs (le Japon, la Finlande et les Pays-Bas) : il ne faut pas se contenter d’une position médiocre ! Les pays scandinaves (Suède, Norvège et Danemark) et la Flandre belge suivent de près le palmarès des meilleurs. (5)

La question se pose alors : sont-ce autant d’élèves qui sont en « difficultés » ou est-ce le système scolaire qui est relativement inapte à remplir sa fonction d’enseignement ? ... ou un peu des deux ?

Or, si la formation est aussi inadéquate, la faible performance des étudiants ne peut seule être en cause. Elle démontre plutôt l’incompétence ou l’impotence du système d’enseignement actuel à développer les compétences et miser sur l’acquisition des connaissances. D’ailleurs : « Plusieurs enseignants y voient l’impact de la réforme de 2000, qui visait notamment à mettre l’accent sur les compétences des enfants plutôt que les connaissances. D’autres accusent la tendance qu’ont les écoles à ne plus faire doubler les élèves, ce qui fait que des jeunes qui ont de grands retards se retrouvent tout de même à passer au niveau suivant. (1)

Or, ce n’est pas le manque de ressource qui semble en jeu, mais plutôt la philosophie et l’organisation de la mission éducative. Il faut exiger une qualité du système d’enseignement pour en justifier les coûts : « Un an plus tard [soit en 2009], peu de choses ont changé dans les classes, malgré les millions supplémentaires investis, constate l'AISQ. « On ne sait pas comment cet argent est dépensé, affirme Mme Tardif. Pour nous, ce n'est pas un problème d'argent, mais plutôt d'organisation scolaire. » (6)

Le problème semble être la philosophie « socioconstructiviste » de la réforme visant à miser sur des « compétences » en dépit des connaissances, et sur le fait de ne plus faire doubler les élèves (ce qui engendre des retards d’apprentissage qui s’accumulent comme boule de neige chez de plus en plus d’élèves). L’un des problèmes majeurs dans l’éducation est la quantité d’élèves en difficulté (5). Dans certains établissements scolaires, des consignes empêchent de sortir un élève en crise sauf s’il représente un danger pour lui-même ou les autres. Il devient alors impossible aux enseignants de gérer des crises comportementales en même temps que des élèves en difficulté. Nous pénalisons ainsi les bons élèves. (4) Il faut donc adresser de front le problème de la quantité d’élèves « en difficulté ».

Autre problème, le gouvernement, ainsi que le corps professoral gonflent les notes pour permettre à plus d’élèves de passer et camoufle ainsi le véritable bilan du gouvernement en matière d’enseignement. En 2017, un sondage de la FAE (Fédération autonome de l’enseignement) révélait que la moitié au moins des professeurs représentés avaient augmenté les notes à la demande de la direction de l’école. En 2018, 5312 élèves ayant échoué aux examens ministériels ont vu leurs notes « traficoté » par le ministère pour leur permettre de passer. (7)

Cependant, il faut conserver et reconnaître aussi les bons coups. Une amélioration a été constatée de 2012 à 2020, notamment en raison de lutte contre le décrochage, le Québec a vu le pourcentage d’individus de 16 à 65 ans ayant des enjeux de littératie passer de 53,2 % en 2012 à 46,7 % en 2020. (8)

Le constat est là. Il y a une catastrophe dans le modèle d’instruction au Québec.

Ce n’est pas en abaissant les seuils de passage pour augmenter le taux de réussite (7) et en autorisant les outils réduisant les capacités cognitives pour accomplir une tâche comme l’avait proposé la Fédération des cégeps (ex. : autocorrecteur à l’épreuve uniforme de français) (9) que l’instruction sera encouragée.

Équipe Autonomiste croit que les difficultés à l’école doivent faire partie de l’apprentissage de l’effort. Cet aspect est éducatif et prépare les élèves à une meilleure résilience dans leur vie. Nous croyons aussi qu’il est et sera toujours important d'aider les plus faibles, de leur fournir du support, mais pour cela il nous faut rester fort globalement et ne pas pénaliser les bons élèves. Conséquemment, la solution n’est pas d’aplanir les difficultés et les irritations pour l’élève, cesser de dire que « les élèves sont en difficulté », mais admettre enfin que c’est le système qui l’est.

Ainsi, CONSIDÉRANT L’ÉCHEC DE LA RÉFORME DE 2000,

Équipe autonomiste croit qu’il sera nécessaire de revoir la réforme en collaboration avec les professeurs et les parents. Le nœud du problème, c’est l’échec de cette réforme. Il faut donc une table de concertation pour redéfinir un système scolaire qui fonctionne. Il n’y a pas de solution unique à ce problème, c’est toute une philosophie qui est à revoir.

Équipe Autonomiste croit qu’une bonne instruction passe par un support aux enseignants à transmettre les connaissances en facilitant l’application de la discipline en classe et en organisant mieux les classes pour maximiser les forces des étudiants.

Les élèves en difficulté sont l’effet de la réforme et l’une des causes de son inefficacité. Quelles sont les raisons des difficultés : 1) les retards (les connaissances préalables), 2) les troubles de comportement (personnels et des autres), 3) le milieu familial et 4) la motivation. Un plan de réforme devra donc considérer 1) que les élèves aient les connaissances préalables (revoir la politique de non-redoublement); 2) redonner un pouvoir disciplinaire aux enseignants ou de classes distinctes; 3) fournir un soutien à même le milieu comme une travailleuse sociale ou une infirmière scolaire et 4) ne pas pénaliser les meilleurs.

 

Conséquemment,

Équipe autonomiste a un certain nombre de solutions envisagées :

Solution envisagée #1 : S’assurer que les élèves ont les qualifications requises pour passer d’une année à l’autre quitte à fournir des cours d’appoint ou des cours d’été. Il faut cesser d’accumuler le problème en faisant passer les élèves qui n’ont pas le niveau. (4) « La politique de non-redoublement, étendue à la majorité des écoles du Québec, doit être abolie, car elle ne fait que déplacer le problème des élèves qui ont échoué avec des élèves qui ont réussi à passer leur année et qui seront retardés par les élèves qui n’ont pas été contraints à reprendre leur année scolaire. » (10)

Solution envisagée #2 : Il faut cesser la pratique de gonfler les notes d’examen. Il faut une évaluation objective, uniforme et indépendante.

Solution envisagée #3 : Le taux de scolarisation n’est pas significatif pour évaluer l’instruction de la population, il faut évaluer objectivement les connaissances acquises pour comparer les meilleures pratiques et les promouvoir.

Solution envisagée #4 : Il faut prioriser les connaissances de base (savoir lire, écrire et compter). Priorisons les ressources humaines et matérielles d’abord à l’instruction primaire.

Solution envisagée #5 : Nous croyons que la relation enseignant-élève doit redevenir plus traditionnelle, c’est-à-dire remettre la responsabilité à un enseignant face à l’apprenant qu’est l’enfant, au lieu de l’approche centrée sur l’enfant.

Solution envisagée #6 : Il faut grouper les élèves qui ont des difficultés semblables dans des groupes particuliers auxquels nous pourrons attribuer du personnel spécialisé.

Solution envisagée #7 : Il faut revoir l’approche par compétence. Bien que le par cœur ne soit pas garant de la compréhension, un minimum de connaissance acquise par mémoire est nécessaire à une réelle compréhension. Il faut revenir à la mémoire, nécessaire pour acquérir des compétences, mais la mémoire doit aussi être inscrite dans une vision axée sur les compétences (connaissance et compréhension).

Solution envisagée #8 : Il faut impliquer les meilleurs élèves, bonifier leur instruction. Il faut en ce sens, donner une plus grande liberté aux professeurs d’ajuster les devoirs au cas par cas. L’uniformité dans les travaux et devoirs devrait être remise en question afin de mettre au défi les élèves se démarquant du reste de leur classe. Par exemple, si un élève se démarque de ses confrères, l’instructeur devrait avoir la liberté, quand il le juge approprié, de mettre au défi cet élève avec des travaux et devoirs personnalisés reflétant les aptitudes supérieures dudit élève ou de l’exempter de devoirs pour le récompenser. Il est possible et souhaitable de les impliquer auprès des autres qui ont des difficultés. Il faut permettre à ces élèves de recevoir une reconnaissance pouvant être mise dans un CV. Dans certains cas, il faut récompenser les meilleurs élèves en les faisant monter de classe plus rapidement.

Solution envisagée #9 : L’utilisation d’un logiciel de correction ne devrait pas être autorisée pour les étudiants lors de l’épreuve uniforme de français tel qu’il le fut proposé.

Solution envisagée # 10 : Au secondaire, préconiser l'avancement au rythme de l'élève, lui permettant de réduire le temps d’études.

Solution envisagée # 11 : Financer les écoles alternatives au secondaire. Faciliter l’accès à l’éducation aux adultes, notamment pour les ressources de conciliation étude-famille.

Solution envisagée #12 : s’inspirer davantage des pays-phares en matière d’éducation de la langue et des mathématiques : émuler les meilleurs, i.e. le Japon, la Finlande et les Pays-Bas. Les pays scandinaves (Suède, Norvège et Danemark) et la Flandre belge suivent de près. (4)

Solution envisagée #13 : Maintenir la lutte contre le décrochage scolaire.

 

Références :

  1. La qualité du français en déclin au secondaire (Journal de Montréal - 7 mai 2018, par DOMINIQUE SCALI)(2018)
  2. Taux d’échec 4 fois plus élevé en mathématique (TVA Nouvelles - 2 février 2018, par DAPHNÉE DION-VIENS) (2018)
  3. Éducation : voir au-delà de l’incendie (Journal de Montréal - 9 janvier 2023, par JOSEPH FACAL) (2023)
  4. 53% d’«analphabètes fonctionnels»? Voyons voir… (L'Actualité - 11 juillet 2017, par Pierre Fortin) (2017)
  5. Un élève sur deux en difficulté dans des classes régulières, des profs à bout de souffle (Journal de Québec - 5 janvier 2023, par DAPHNÉE DION-VIENS) (2023)
  6. Élèves en difficulté dans les classes régulières: non à l'intégration à tout prix (Le Soleil - 15 avril 2009, par DAPHNÉE DION-VIENS) (2009)
  7. Notes d’examen gonflées : Québec accusé de faire fi de sa propre directive | Radio-Canada.ca (2018)
  8. LITTÉRATIE AU QUÉBEC : UN BILAN QUI S’AMÉLIORE, DES ENJEUX QUI PERSISTENT (2021)
  9. Antidote au cégep pour faire baisser les échecs en français? (Journal de Québec - 13 septembre 2021, par DAPHNÉE DION-VIENS) (2021)
  10. Éducation: revenons à l’essentiel (Journal de Montréal - 11 janvier 2023, par HENRI MARINEAU, ENSEIGNANT DU SECONDAIRE RETRAITÉ ET EX-DIRECTEUR D’ÉCOLE, QUÉBEC) (2023)
mer 01/02/2023 - 13:30