Le 7 avril 2025, à Sainte-Clotilde-de-Horton, le corps en putréfaction avancée d’un itinérant a été retrouvée en arrière d’une station service, sous une remorque stationnée. Il s’y était fait un camp de fortune pour éviter le froid. Il est probable qu’étant donné l’état avancée de putréfaction que le corps gisait là depuis un certain temps, sans que personne ne sache que l’homme manquait à l’appel (1), (2).
Combien de clients de la station-service sont passés à côté de ces remorques sans voir et sans remarquer les jambes de celui qui n’avait pas survécu aux derniers froids de l’hiver.
Il s’agit d’une tragédie humaine. Pour certains, l’itinérance est un fléau qui apporte son lot de troubles sociaux. Pour d’autres, comme cet homme, il s’agit probablement d’un enfer. La problématique de l’itinérance est double: il s’agit parfois de problèmes d’adaptations sociales d’une part et parfois d’intégration de la société d’autre part.
C’est une tragédie à la fois humaine et politique. La solution ne pourra pas être que politique, pour régler la situation nous aurons besoin d’acteurs du milieu et de proximité. Il n’y aura pas de solutions miracles à ce problème, mais Équipe Autonomiste a voulu commencer une réflexion politique.
Les causes de l’itinérance sont multiples. Les facteurs de risque de l’itinérance peuvent être des facteurs sociaux ou individuels.
Souvent l'accumulation et l'interaction de plusieurs facteurs peuvent amener une personne à vivre une situation d’itinérance. Toutefois, toutes les personnes qui présentent des facteurs de risque ne vivront pas nécessairement une situation d’itinérance.
Les principaux facteurs de risque sociaux de l’itinérance sont :
- La pauvreté et difficulté ou l’impossibilité d’accéder à un logement abordable, salubre et sécuritaire;
- La difficulté à réintégrer la communauté après un séjour plus ou moins long en établissement (exemples: hôpital, prison).
- Vivre les lacunes des services de protection et de réadaptation pour les jeunes en difficulté d’adaptation ou des familles d’accueil durant l’enfance (DPJ).
Certains facteurs propres aux personnes et à leur parcours de vie peuvent aussi mener à l’itinérance. Les principaux facteurs de risque individuels sont :
- Le fait d’avoir déjà vécu en situation d’itinérance;
- Les problèmes psychologiques, entre autres une santé mentale fragile;
- Les problèmes de santé physique;
- La déficience intellectuelle ou physique;
- Les problèmes de dépendance à l’alcool, aux drogues ou aux jeux de hasard et d’argent;
- L’isolement;
- Certains événements survenus dans la vie de la personne, par exemple : deuil, problèmes familiaux, ruptures, maltraitance physique/psychologique, décrochage scolaire, violence conjugale ou agressions sexuelles.
Bien que la philosophie d’Équipe Autonomiste soit de désengager l’État le plus possible, nous n’abandonnons pas les gens à leur sort, au contraire.
Les solutions envisagée :
Proposition # 1 : Légiférer pour que les itinérants puissent s’inscrire à un endroit donné où prendre leur courrier, puisque le fait d’avoir une adresse donne une existence civile reconnue pour recevoir des chèques d’aide sociale et autres droits que les citoyens ordinaires ont aussi.
Proposition # 2 : Dans chaque municipalité ou quartier, s'assurer qu'il y ait un organisme de proximité et des intervenants pour accueillir ceux qui ont décroché du système, où il pourrait au moins se chauffer, se laver, manger et dormir en sécurité. Avec de tels réseaux d'aide sociale provinciaux, il est possible de détecter les besoins.
L’accès aux installations sanitaires est un besoin essentiel. Outre les maisons d’accueil, ce point relève davantage des services municipaux. Par exemple, plusieurs utilisent les vestiaires des centres sportifs. Il y a un manque de toilettes publiques. Ce service n’est pas seulement pour les itinérants mais les touristes ou citoyens. Notre rôle politique est de souligner les besoins aux municipalités et d’essayer de trouver, avec chacune, des solutions durables. Investir l’argent où cela compte.
Proposition #3 : Protéger les propriétaires intéressés à louer à une personne démunie et s’assurer que le loyer soit payé. Leur loyer sera ainsi payé à temps.
Proposition # 4 : La prévention de l’itinérance passe par les travailleurs de rue et les intervenants de proximité. Ceux-ci sont requis pour s’assurer que la personne qui se marginalise puisse avoir accès à de l’aide, que ce soit pour des raisons morales, psychiatriques ou toxicologiques.
Proposition #5 : Il faut travailler sur l’éducation de la société pour briser les tabous et les préjugés par l’instruction scolaire, par du travail de promotion dans les médias et par du travail d’insertion dans des groupes.
Équipe Autonomiste voudrait promouvoir le développement de talents et la prise de confiance en soi de ces personnes afin qu’elles retrouvent le goût de raccrocher à la société.
Des programmes de mentorat sont explorés et du travail dans des jardins communautaires pourrait redonner goût à travailler et à participer à la collectivité. Pourquoi ne pas laisser à leur disposition des terrains où ils pourraient eux-mêmes se bâtir des «mini maisons» ou campements bien sur en s’assurant que des règles pour la protection des personnes soient respectées.
Proposition #6 : Dans les cas où la personne n’est pas apte à s’occuper d’elle-même, le principe de donner un chèque à la personne n’ayant pas la volonté ou la compétence de « budgéter » n’est pas la méthode la plus efficace.
Équipe autonomiste aimerait en revoir les méthodes et les montants des programmes d’aide sociale. L’aide sociale n’est pas un droit mais une faveur que la société accorde pour permettre de survivre.
Un principe de timbres pour s’assurer que le bénéficiaire utilise à bon escient son aide serait plus efficace. Le loyer étant déjà payé, électricité payée par le ministère de la Solidarité sociale, le reste est de réapprendre une rigueur de vie.
Cette mesure durerait le temps que la personne en précarité et situation d’itinérance soit pleinement autonome. Pour cela, le mentorat et l’enseignement sont essentiels.
Proposition #7 : La notion de logement social représente un risque de mauvaise gestion. Il faut s’attaquer au problème du logement. Équipe Autonomiste préfère que l’État soutienne les gens dans le besoin en payant directement au propriétaire un loyer garanti sous certaines conditions pour assurer un loyer équitable.
La proposition du parti sur la crise du logement est nécessaire.(3)
Proposition #8 : Revoir les procédures institutionnelles fautives comme l’accompagnement des anciens détenus ou revoir la capacité de la DPJ à fournir aux enfants sous leur supervision les compétences nécessaires à la vie adulte.
Proposition #9 : Gérer mieux la demande de logement par la demande d’immigration.
Références :