La violence conjugale contre les femmes est un grave problème contre lequel il faut continuer d’agir. Toutefois, la violence conjugale subie par les hommes est aussi un problème important, même s’il est tabou, ignoré et parfois même ridiculisé. La croyance selon laquelle les hommes subiraient peu de violence vient sans doute du fait qu’ils sont physiquement plus forts que les femmes et que les meurtres d’hommes tués par leur conjointe sont rares par rapport aux meurtres de femmes.
La violence conjugale peut être physique et psychologique. Celle-ci peut faire de graves dégâts, même s’ils ne sont pas apparents. Des recherches montrent que les hommes seraient autant victimes de violence conjugales que les femmes (réf. 1). Pourtant, les services d’aide aux hommes violentés sont très rares au Québec et les services d’aide aux femmes violentes encore plus rares. Certains diront tout simplement que c’est parce qu’il n’y a pas « d’hommes battus » au Québec. Toutefois, des exemples récents de témoignages trouvés dans les médias, de femmes qui ont rapporté des cas de violences conjugales contre des hommes, permettre de penser que le phénomène serait assez important au Québec. Par exemple, en juin 2021, une travailleuse de rang a rapporté le cas d’agriculteurs qui ont subie de la violence conjugale psychologique (Réf. 2). En mars 2021, Sophie Durocher explique que lors d’une entrevue avec Ingrid Falaise au sujet de son documentaire « Face aux monstres : la reconstruction », celle-ci lui a raconté le cas d’une femme violente qui avouait faire se qu’elle voulait à son conjoint sachant que la police arrêterait le gars et non elle (réf. 3). En juillet 2021, Isabelle Huot qui avait révélé avoir subie de la violence conjugale a mentionné ceci lors d’une entrevue : « C’est fou comme ça a ouvert la porte à d’autres témoignages. J’ai reçu plusieurs messages, dont ceux d’hommes qui disent avoir vécu la même chose », s’étonne après coup la femme d’affaires avec une émotion sincère (réf. 4). Puis en mars 2022, une autre travailleuse de rang raconte le cas d’un agriculteur qui a subie de la violence conjugale et qui a trouvé ça très difficile de trouver de l’aide, surtout que son entourage riait de lui quand il en parlait (réf. 5). Finalement, aussi en mars 2022, on a le cas d’une femme qui a été déclarée coupable d’avoir empoisonné la vie de son ex en faisant des fausses accusations contre lui (réf. 6).
Étant donné ces nombreux exemples bien réels, on se demande pourquoi les hommes ne font pas de plaintes pour dénoncer leur situation ? D’abord, il y a la réalité que les hommes ont la fierté de vouloir se sortir de leurs problèmes sans l’aide des autres. Mais l’absence de plaintes est peut-être aussi causée par l’absence de ressource pour écouter les hommes. Il y a bien SOS violence conjugale (réf. 7), un organisme qui prétend vouloir s’occuper de toutes les victimes de violence conjugale. Mais cet organisme qui a le monopole de la lutte contre la violence conjugale au Québec dit clairement sur son site web, qu’il veut lutter contre la violence conjugale, mais avec une approche féministe (réf. 7). En voyant ça, c’est certain qu’un homme hésitera à consulter cet organisme pour demander de l’aide, car il pourrait penser, avec raison, qu’il risque d’être considéré coupable avant même d’avoir parlé.
Étant donné toutes ses informations, Équipe Autonomiste demande qu’une enquête publique soit faite au Québec pour connaître la vérité sur la violence conjugale subie par les hommes. Cette enquête devra être réalisée par un organisme indépendant et non biaisé pour donner confiance aux victimes. Ceci devrait permettre d’évaluer correctement l’ampleur réelle du problème et ensuite de pouvoir mettre en place un système pour aider les hommes à sortir de ce problème et à punir les agresseuses comme on le fait pour les agresseurs. Réduire la violence conjugale au Québec sera bénéfique pour toute la société.
Stéphan Pouleur, chef intérimaire d’Équipe Autonomiste
Références :
3- Le combat d’Ingrid Falaise, Sophie Durocher, Le Journal de Montréal, 24 mars 2021
6- Coupabe d’avoir pourri la vie d’un ex. Antoine Lacroix, Le Journal de Québec, 25 mars 2022