Une enseignante de l'université d'Ottawa a été suspendue pour avoir utilisé le mot «nègre» dans un contexte normal de formation (réf. 1, 2). Pourquoi avoir été suspendue? Parce qu'une minorité s'est plainte considérant avoir été heurtée par un mot choquant pour elle. Cela m’a ramené à la décapitation du professeur Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine en France. Un fanatique s'attaquait à lui pour avoir montré en classe une caricature sur Mahomet. Dans les deux cas, on s'était choqué parce qu'on n'acceptait pas ce que d'autres avaient fait, même si c'était dans des contextes tout à fait corrects. Eux considéraient cela incorrects. Rappelons-nous qu'ils étaient minoritaires et voulaient faire taire les autres parce qu'eux considéraient cela incorrects. Dans les deux cas, on invoque une question de sensibilité et on oublie tous les autres.
La journaliste et chroniqueuse Vanessa Destiné, au Téléjournal de Radio-Canada, a expliqué en long et en large le poids de ce mot «nègre» sur la communauté noire. Dois-je rappeler qu'il y a des mots encore plus lourds que personne ne s'objecte à prononcer comme la «Shoah» pour les juifs, le «viol» pour une victime, la «pédophilie» pour des enfants martyrs? Elle fait allusion d'avoir été traitée péjorativement de «négresse». Il y a tant de mots péjoratifs dans le lexique de français, je vous laisse le consulter. Quels enfants ou adultes n'ont pas souffert d'avoir été traités de «grosse laide», de «fif» et j’en passe?
Ce que je déplore le plus dans toute cette histoire, outre la réaction pleutre du recteur de l'université d'Ottawa, c'est que certains médias se sont faits les complices de ces museleurs en s'abstenant de prononcer publiquement le mot «nègre», comme s'ils voulaient leur donner raison ou, plutôt, comme s'ils pliaient l'échine devant eux ...
Rien que le fait que des représentants de la communauté de peau brune disent que le «groupe dominant de personnes blanches» (émission 24/60) ne peut s'approprier ce mot, donne l'indice d'une certaine volonté de le raciser en faveur des Noirs et ce n'est pas acceptable pour une société qui cherche à tendre vers l'égalité et la liberté.
Guy Boivin, co-responsable du comité d’étique d’Équipe Autonomiste
Équipe Autonomiste appuie ce texte avec lequel elle est en accord, car Équipe Autonomiste s’oppose à la censure des mots, dans les universités ou ailleurs. Équipe Autonomiste considère encore plus grave la censure des mots qui lèvent le voile sur des injustices de l’Histoire, car cette censure contribue à développer, en plus, une culture d’oubli de l’Histoire.
Stéphan Pouleur, chef d’Équipe Autonomiste
Références :
1- Frémont et Kee doivent démissionner. Joseph Facal, Journal de Montréal, 22 octobre 2020
https://www.journaldemontreal.com/2020/10/22/fremont-et-kee-doivent-demissionner
2- « Nous assistons à une dérive » : la cheffe du PLQ dénonce la censure à l’université, Ici Radio Canada, Émilie Dubreuil, 20 octobre 2020.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1742306/anglade-dominique-parti-liberal-quebec-politiquement-cheffe-censure-universite