Je sors d'une assemblée des paroissiens de Saint-Jean-Baptiste, à Québec. L'assemblée de Fabrique présentait leur budget. Si tout va comme prévu, l'église Saint-Jean-Baptiste, qui nécessite pour 8,8 millions de dollars de rénovations essentielles, sera abandonnée. En effet, le 24 mai 2015 serait célébré le dernier office, puis la clé serait mise dans la porte et la bâtisse laissée en une sorte de déshérence. Monument patrimonial, plus personne ne veut payer l'entière facture et la fabrique n'a plus les moyens de le soutenir.
Les Québécois ne semblent pas se rendre compte que les églises au Québec, quelle que soit leur confession, sont les joyaux de leur patrimoine. Elles sont leur trésor comme les cathédrales et les châteaux pour l'Europe. En effet, nos ancêtres ont englouti leurs économies pour construire des lieux d'art exceptionnels pour des édifices originaux bâtis autant en 1800 qu'en 1960. Nos gouvernants doivent faire quelque chose.
Après réflexion, je vous soumets un projet social. Le coeur de tout quartier et de tout village au Québec se trouvait être son église: anglicane, protestante, méthodiste, catholique, etc.; autour de laquelle se groupait les services de base (magasin, bureau de poste, auberge, hôtel de ville). Chacun savait que, là, il était au centre de la place, contrairement aux États-Unis où nous pouvons traverser plusieurs comtés, cantons, villages, sans même nous en rendre compte. De plus, chaque municipalité a besoin d'un centre communautaire où regrouper, au besoin, ses citoyens, pour des activités, des réunions, ... Je propose que le gouvernement provincial adopte une loi, obligeant chacune des municipalités et chacune des villes pour chacun de ses quartiers à ériger ou à prendre en charge au moins une église ayant le plus de valeur patrimoniale possible, qu'une négociation soit faite avec les organismes religieux pour qu'ils poursuivent des activités cultuelles au travers des activités municipales ou de quartier, que ces temples soient ouverts aux touristes et qu'ils soient la fierté de chaque secteur pour des concerts, des spectacles, des conférences, des assemblées, des cours ... Voyez-vous d'autres solutions viables?
Si rien n'est fait pour sauvegarder cet «esprit» de clocher, je me demanderai alors sincèrement si le Québec n'a pas perdu son ... âme!?!
Guy Boivin, Chef d'Équipe autonomiste